EN VRAC - Arnaud Le Gouëfflec

A Brest même, la ville a été détruite, mais pas le talent. Figure de proue de ce vivier créatif, Arnaud Le Gouëfflec est en train de construire une œuvre pluridisciplinaire qui ne se contente pas de faire du bruit jusqu'à Landerneau ! Après l'écoute du projet Christian Rock Fièvre hier, rapide passage en revue de trois autres créations :

Un peu tard pour réaliser une bafouille sur l'album Deux fois dans le même fleuve dans lequel il fait bon se plonger plusieurs fois. D'autres plus prestigieux - ici et - en ont déjà fait l'éloge. Si tu es passé à côté et avant que ce ne soit plus possible, l'écoute de "Mieux vaut trouver la mort" est obligatoire :


Un peu tôt pour réaliser une chronique de Face B avec Nicolas Moog au dessin : le service presse m'a oublié et mon dealer était en rupture de stock. Peu importe, une bande dessinée qui affiche en couverture The Residents, Moondog, Poison Ivy et qui prétend mettre en lumière "les figures pittoresques de la musique du 20ème siècle" mérite un bonne place sous le sapin à côté des Legos Star Wars de ton neveu.

Enfin, venons-en aux Sessions Fantômes #1 qui provoquent aujourd'hui mon enthousiasme. Sorties sur le label L'Eglise de la petite folie, celles-ci célèbrent la rencontre du trio Arnaud le Gouëfflec, John Trap, Olivier Polard avec Eugène Chadbourne, artiste underground touche-à-tout, illustre Face B aussi fantasque qu'indispensable et victime consentante de l'admiration fétichiste que lui voue Arnaud Le Gouëfflec (comme le prouve le blog Chadbourneries).

Que ce soit sur la reprise brute de "Mieux vaut trouver la mort" ou avec le collage dadaïste "Chad and Glue", le plaisir de jouer/improviser est communicatif. Sans jamais perdre l'auditeur, les morceaux  s'étirent comme pour prolonger le bonheur d'être ensemble. Surtout, il y a l'extraordinaire "Mosha parle" où le banjo bringuebalant d'Eugène Chadbourne fait des merveilles, se permettant même quelques incursions en mode Délivrance. A l’unisson avec les autres musiciens, il donne à ce morceau la puissance d'une incantation déglinguée pour exalter Mosha et ses prophéties dérisoires. C'est d'ailleurs, aujourd'hui plus que jamais, la meilleure manière de dire le monde.

A écouter par ICI.